INDISTINCT- Paroles et mouvement - Argentique - baryté coton

Indistinct

Il y a, de l'arbre apparemment arrêté, la vie en replis. Et il y a ce qui palpite autour et dedans, qu'il faut tenter de murmurer


L'arbre dit
Je suis une multitude. Et cela m'obsède d'être ainsi partout 

et pourtant

je ne fais que perdre mes milliards de filles éparpillées





L'arbre dit


Mon écorce est tout ce que possèdent les fourmis qui m'habitent.
Leur mouvement est une cacophonie.



Détrompe-toi, dit encore l'arbre

j'avance en dessous
j'ameublis, c'est un travail

et bientôt, je t'offrirai ces passages 

dont je ne sais que faire




Je ne suis d'aucun accueil à la vieille qui monte chaque soir le chemin pour ramasser mes quelques branches tombées, dit l'arbre.

Ni d'aucun repos, sauf au pinson.


Elle les assemble en fagots, puis elle redescend le chemin de pierres en gémissant.


Il s'ébroue, il lisse quelques plumes.


Cette vieille je la vois qui se plie et s'éloigne en s'enfonçant à chaque pas dans les pierres.
Il chante un moment, mais elle ne se retourne pas 



La tempête se lève et c'est tout un monde qui se réfugie dans mes plis, et palpite.

Mais la vieille n'attend pas d'accalmie, je le saurai bientôt.



L'arbre dit


De moi au ciel, il y a l'eau.